Le breton à Muzillac, Brezhoneg e Muzilheg

Le vendredi 13 décembre 2013, la municipalité de Muzillac (Bernard LE LAN, adjoint) a signé la charte pour la langue bretonne « Ya d’Ar Brezhoneg », présentée par l’Ofis de la langue bretonne, en présence des responsables et bretonnants de DASSON PENN MEUR et des enfants des classes bilingues de l’école Ste Bernadette.

Dans le cadre de cette charte, la commune s’engage à mettre en valeur la langue bretonne dans la signalétique routière et dans les bâtiments communaux, plus particulièrement la médiathèque. L’usage est aussi encouragé dans les courriels et courriers.

C’était une demande des parents d’élèves des classes bilingue de l’école Ste Bernadette qui a été validée par tous les conseillers municipaux.

D’an 13 a viz du 2013, eo bet sinet ar garta : «  Ya d’ar brezhoneg », get Kuzul-Kêr Muzilheg -kaset en dro get Bernes Al Lan Eilmaer Muzilheg- hag Ofis ar Yezh e Breizh, dirak brezhonegerion hag izili Dasson Penn Meur ha bugale ar c’hlassoù diwyezhek e Skol Santez Vernadet.

Ar garta « Ya d’ar Brezhoneg » a ro tu d’ar c’humun da reiñ lañs d’ar Brezhoneg war ar panelloù hag a-barzh ar savadurioù, dreist holl ar mediaoueg, er mailioù hag el lizhiri.

Goulennet eo bet an dra-se get kerent bugale ar c’hlassoù diwyezhek Santez Vernadet ha votet eo bet get an holl guzulerion-kêr Muzilheg.

Muzillac en pays breton ? une question souvent posée

La victoire des romains a introduit une diffusion du latin, mais le gaulois était une langue celte, présente depuis plus de 5 siècles avant JC. Dans les langues celtiques, il existe deux rameaux : le brittonique composé du breton et du gallois (Pays de galles) alors que le gaëlique d’Irlande est proche de celui d’Ecosse.

Avec l’arrivée des migrants venus d’Outre-Manche, entre le V et le VII siècle après JC, le brittonique, domine au Nord de la Bretagne (Cornouailles, Léon, Trégor). Le gaulois se serait plus maintenu en partie méridionale (Vannetais) ce qui pourrait expliquer les différents parlers.

Sur les cartes, Muzillac est proche de la limite entre langue bretonne et langue gallo. Selon les linguistes, une limite serait la rivière du Trevelo entre Béganne et Péaule. De ce côté, les villages ont plus de Ker, de formes bretonnantes… A Muzillac, 68 lieux dits ont un nom breton dont 24 commencent par Ker.

Un voyageur au 18ième siècle indique : « Après que nous eûmes passé la Vilaine à Rochebernard, nous entrâmes dans des montagnes et quelque peu de landes pour aller à Meuzillac où il nous fallut commencer à nous servir de la langue bretonne en entrant à l’hostellerie de la Croix Verte »….

Au début de la révolution, en 1793, le curé de Muzillac, refugié en Espagne, a écrit une lettre en breton à sa domestique. A Bourg-Pol, les prêches se faisaient en breton lors des messes jusqu’en 1870

Maudet de Penhoët, résidant à Caden en 1814, indiquait qu’il était aux confins du pays breton et du Français. Dans l’enquête demandée par Napoléon en 1806, toute la commune était classée bretonnante. Dans l’étude de SEBILLOT en 1886, seuls quelques villages de Muzillac à l’ouest de l’étang et rivière de Penmur, parlaient breton.

Dans le cadastre de la commune en 1833, de nombreux noms de parcelles sont en breton. Ils indiquent soit l’usage (pré, marais, lande) soit un détail topographique.

Quelques mots de bretons sont toujours utilisés : bernique (patelle), rigado (coque), beda (nigaud), agouvro (dot), dabon (pièce d’étoffe rajoutée), pechard (grisonnant), fonnable (rapide), drailler (couper grossièrement) etc…

Bernard LE LAN
Bernez AL LAN
Adjoint patrimoine
Eilmaer evit ar glad